Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Recherche

2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 12:00

Depuis la catastrophe du Japon et la situation alarmante de la centrale nucléaire de Fukushima, un débat légitime se développe et des associations, des élus et des citoyens appellent à sortir du nucléaire dans notre pays. 

C’est un débat qui traverse toutes les formations politiques, y compris les nôtres.

 

C’est en ce sens que les élus Europe Ecologie déposent une motion «  Pour une meilleure prise en compte du risque nucléaire dans notre région ». 

 

Pour notre part nous ne prendrons pas part à ce vote, en voici les raisons.

 

Nous partageons la proposition exprimée dans le titre de la motion ainsi que l’aspiration à proposer aux générations futures une alternative au nucléaire et au développement des énergies émettrices de CO2.

 

Mais force est de constater que le contenu de la motion donne une image caricaturalement alarmiste de notre région. Certaines notions sont inexactes, comme par exemple ce qui concerne ITER, qui serait « un projet de réacteur à fusion nucléaire », ce qui n’est pas le cas. 

 

Nous regrettons qu’au moment où notre institution anime dans toute la région des Fabriques de la démocratie, il ne soit pas fait mention de la nécessité d’un débat global sur la question de l’énergie, de son coût, de son accès pour tous, du rôle du service public dans une politique énergétique visant inséparablement la diminution des risques, la sauvegarde de l’environnement et la réponse aux besoins sociaux et sociétaux. Ce texte ne pose pas le problème dans son ensemble, même si ce sujet complexe doit se traiter à l’échelle nationale avec des déclinaisons et des contributions locales.

 

C’est un sujet de société qu’il faut prendre à bras le corps, en abordant la question des besoins, compte-tenu de la croissance de la demande dans le monde – deux milliards de personnes sur la planète en sont privées –, demande à laquelle on répond aujourd’hui majoritairement avec des énergies fossiles, ce qui est contradictoire avec la nécessité écologique de limiter les émissions de gaz à effet de serre.

 

C’est pourquoi il faut travailler sur l’ensemble des filières de production.

 

Oui il faut travailler  à la sortie de la dépendance au nucléaire comme il faut travailler à la sortie de la dépendance au pétrole. Faut-il rappeler, s’il est question de risques, le taux de pollution dans notre région lié au trafic automobile et au transport routier, et sa dangerosité que l’Observatoire régional de la santé a mis en évidence ?

 

Pour cela, il est primordial de développer la recherche, toute la recherche, en toute liberté et indépendance scientifiques, ce qui n’est plus vrai aujourd’hui. Il faut travailler à la complémentarité des modes de production, comme il faut développer la recherche sur le retraitement des déchets nucléaires, sur la sûreté des installations existantes.

 

Seul un pôle public de l’énergie est à même de répondre à cette exigence, à l’inverse des objectifs capitalistes des grands groupes privés dont le seul intérêt est le retour de dividendes, au détriment de la sécurité.

 

Dans la motion proposée, à aucun moment non plus n’est posée la question du coût de l’énergie pour les usagers.  L’explosion des projets photovoltaïques, avec une obligation de rachat par EDF de l’électricité produite à des coûts élevés, et les investissements nécessaires sur le réseau (4 milliards d’€ sur dix ans) sont et seront répercutés sur la facture des citoyens.

 

Rien non plus sur la loi NOME, qui devrait voir le jour l’été prochain, qui acte une hausse de 30 % de l’énergie sur quatre ans, une obligation de vente de 25 % de l’énergie nucléaire au secteur privé, remettant ainsi en cause la maîtrise  publique de l’énergie et donc la sûreté tant réclamée !

 

Or nous avons besoin d’une maîtrise à 100 % publique de la filière énergétique, avec des droits nouveaux pour les salariés de cette filière, en matière de sécurité, d’information et de formation, de transparence, ainsi qu’un véritable contrôle des élus et des citoyens.

 

C’est pourquoi nous demandons la tenue d’un vaste débat public et citoyen à tous les niveaux du pays, posant l’ensemble des problèmes à venir sur la question de l’énergie, dans la transparence et la responsabilité, qui ne se résume pas à la formule « pour ou contre le nucléaire ».

 

Il s’agit là d’un véritable défi !

 

Celui d’assurer bien être et sécurité de vie à nos concitoyens et aux générations futures.

 

Cela passe par une réflexion globale sur le rôle de l’énergie dans notre quotidien, donc sur nos modes de vie, de développement, sur nos choix de société.

 

Le Front de Gauche prendra toute sa place dans cette construction démocratique, dont l’enjeu ne saurait  sans risque se limiter aux termes de la motion qui nous est proposée.  

 

Partager cet article
Repost0

commentaires