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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 10:32

Nicolas Sarkozy n’est pas encore candidat, mais ses discours de campagnes s’enchaînent au rythme des vœux présidentiels. Jeudi 5 janvier, lors de la présentation des vœux au monde de l’éducation, il a détaillé son programme de réformes du système scolaire qu’il compte mettre en place s’il est réélu. Pour le président il faut « Accepter au nom de l’égalité de traiter différemment celui qui est différent. Je répète, au nom de l’égalité, traiter différemment celui qui est différent. » La droite veut donc généraliser une école à plusieurs vitesses pour que tous les élèves soient égaux… Il fallait y penser !

Pourquoi ne faut-il pas donner la même éducation à tout le monde ? Parce que tout le monde n’a pas les mêmes moyens nous dit le Président : « L’inégalité la plus choquante, elle n’est pas dans l’écart de richesses, elle est entre celui qui a fait de bonnes études, qui le préparent à un bon avenir professionnel et celui qui n’a pas eu ce patrimoine. La justice, parce qu’au nom d’une fausse conception de l’égalité, on avait fini par croire que le rôle de l’Education nationale était de donner la même chose à tout le monde. Je voudrais dire qu’avec cette idée de donner la même chose à tout le monde, ce sont les élèves les plus défavorisés qui sont lésés…. » Dans ce numéro d’anthologie, c’est l’inconscient de la pensée sarkozyenne qui parle : les inégalités de richesses sont normales… et justifient des différences de traitement dans l’accès à l’éducation… Et tout cela au nom de la justice ! Et, ceux qui pensent que les écarts de connaissance vont aggraver les écarts de richesses ont vraiment les idées mal placées…

Plusieurs réformes sont annoncées. Sarkozy veut d’abord en finir définitivement avec le collège unique qui représente cette ambition de donner à chaque élève un socle commun de connaissances. Il veut « assumer la diversité des parcours en 4e-3e », et donc accroître la réorientation pour des élèves dès 14 ans. Mais le cœur de la réforme c’est l’extension du principe d’autonomie des établissements – imposé à l’université avec la loi LRU -  dans les écoles, les collèges et les lycées. Le chef d’établissement serait un véritable « patron » chargé de recruter les personnels, de les évaluer, de gérer son établissement pour en faire le lieu le plus compétitif possible. C’est évidemment une logique de concurrence impitoyable entre établissements qui serait ainsi amplifiée. Et plus de concurrence entraîne plus de sélection, pour obtenir les meilleurs taux de réussite, et donc la mise à l’écart des élèves qui sont jugés pas suffisamment performants pour l’établissement. C’est une violence de l’institution scolaire encore plus forte qui s’exercerait envers les élèves.

Pour imposer ce bouleversement, Nicolas Sarkozy propose également une modification du statut de l’enseignant, qui serait incité à être plus présent dans l’établissement (alors qu’aucun enseignant ne dispose de bureau pour travailler…) en promettant – sans rire – une « rémunération considérablement augmentée »… et qui serait également soumis à une évaluation régulière par le chef d’établissement.

Ce projet est destructeur. Il cherche à imposer la brutalité de la logique libérale au système éducatif qui a été saigné à blanc depuis 10 ans. Après avoir déshabillé Pierre, Paul et Jacques pour habiller les banquiers, Sarkozy dit au monde éducatif, battez vous entre vous pour que les meilleurs survivent ! C’est le « monde nouveau » qu’il nous propose. C’est l’inverse de ce qu’il faut faire pour reconstruire l’école. Le Front de gauche défend pour cela un plan d’investissement massif dans l’éducation, pour rétablir tous les postes qui ont été supprimés par la droite et pour en finir avec l’école à plusieurs vitesses qui accentuent les inégalités sociales au lieu de les corriger. C’est aussi une école de l’émancipation que le Front de Gauche veut développer, qui permette la participation de tous à la vie scolaire, pour permettre à chaque élève d’acquérir la culture générale et professionnelle nécessaire qui lui permette d’être réellement autonome.

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 10:22

Je participerai demain à la manifestation pour l’école au côté des enseignants, des parents d’élèves et des étudiants. Parce que je suis inquiet que notre modèle scolaire devienne celui qui creuse les inégalités alors qu’il a été conçu pour les effacer. Inquiet que l’on se batte pour trouver des milliards pour éponger les dettes des banques plutôt que pour créer des postes d’enseignants quand les effectifs augmentent.

Même les syndicats du privé appellent à la mobilisation. Comment peut-il en être autrement quand, de l’avis de tous, rarement une rentrée ne se sera déroulée dans de si mauvaises conditions. L’objectif de Nicolas Sarkozy et de sa majorité n’est pas de donner un avenir à nos enfants mais de supprimer 80 000 postes d’enseignant sur la durée de son mandat – près de 100 000 si on date le début de la saignée à 2002. Et il y est presque !

Luc Chatel, pourtant ministre de l’Education nationale, n’est vraisemblablement pas doué en calcul. Alors que 60 000 nouveaux élèves sont inscrits cette année,  16 000 postes ont été supprimés cette année et 14 000 autres sont menacés dans le prochain budget. Le dogme du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux met l’école publique à genoux, ne lui permettant plus d’assurer ses missions de service public et ne permettant plus aux personnels d’exercer leur métier avec sérénité et professionnalisme.

Les collectivités locales jouent un rôle important dans l'accompagnement de la scolarité des jeunes. Comme la Région, elles se mobilisent pour répondre aux besoins mais les réformes fiscales et territoriales les privent de moyens précieux pour poursuivre leur mission dans le cadre du service public d'éducation.

J’espère que nos concitoyens n’accorderont pas de redoublement à Sarkozy et que le conseil de discipline républicain votera l’exclusion définitive en 2012.

Alors que l’école publique est la première condition de l’émancipation, le gouvernement et l’UMP sont décidés à la casser.

L’objectif doit rester une école qui transmette à tous les jeunes les savoirs et l’autonomie de pensée nécessaires pour maîtriser leur vie. Il n’y a pas de population qui mérite plus qu’une autre. L’ambition, c’est bien la réussite de tous qui passe par l’excellence pour tous. C’est mon ambition en tant que vice-président de la Région  délégué aux lycées, c’est aussi l’ambition du Front de gauche.

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 10:38

Manifestation education nationaleMercredi 18 mai, nous manifestions à Paris avec les enseignants, les parents d’élèves et les associations d’enseignants en Rased, venus de toute la France.

Nous étions ensemble avec la délégation des Bouches du Rhône et de notre région, pour dire non aux suppressions massives de postes et pour demander une autre politique éducative.

Ce rassemblement à l’initiative du SNUipp /FSU vient donner une dimension nationale à la protestation qui s’exprime dans tous les départements sur les conditions dans lesquelles s’organise la rentrée prochaine.

1500 fermetures de classes, 600 postes de Rased supprimés, mise en cause du bon fonctionnement de l’école, que cela concerne l’accueil en maternelle, l’école rurale, l’éducation prioritaire, les remplacements ou la formation des enseignants.

Je suis intervenu au nom du groupe Front de Gauche PACA pour dire :

L’école a besoin d’investissements massifs pour pouvoir faire réussir tous les élèves.

Au lieu de cela, le gouvernement compare l’école à une entreprise, et veut « rentabiliser » en fermant des classes.

Non Monsieur le ministre, l’éducation n’est pas une marchandise.

Apprendre, se cultiver, vivre ensemble avec nos différences, développer les valeurs de solidarité, voilà notre ambition, l’ambition d’un vrai service public.

Les élus du Front de Gauche interviendront à tous les niveaux pour dénoncer la politique de ce gouvernement.

Dans l’unité, parents, enseignants, élus empêcheront la casse du service public d’éducation.

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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 17:09

Les personnels du lycée professionnel "La Floride", dans le 14ème arrondissement de Marseille ont décidé, à plus de 80% et soutenus par une intersyndicale, de se mettre en grève.

Ils exigent la sortie de leur établissement du dispositif expérimental CLAIR (Collèges et Lycées pour l'Ambition, l'Innovation, la Réussite) et je les soutiens.

Cet établissement n’est pas un camp retranché, fermé à toute réforme du système éducatif de notre pays puisque trois autres dans l’académie d’Aix-Marseille se sont déjà prononcés dans le même sens.

Comme eux, je pense que ce programme dénature les principes républicains de l'école. 

Pour ce gouvernement, les termes d’ambition, d’innovation et de réussite sont détournés au profit d’une vision purement sélective, stigmatisante et répressive de l’éducation. Les missions d’égalité, de réussite de tous sont tout simplement abandonnées.

Oui, un nombre trop important de jeunes connaissent des difficultés. Ce n’est pas en rabotant les savoirs, en diminuant les postes de surveillants, de psychologues scolaires et d’enseignants que l’élève sera mieux encadré et encouragé.

Une fois de plus, sans concertation avec les premiers concernés, le ministre de l’Education nationale impose une usine à gaz qui prive la communauté scolaire de l’essentiel : une ambition éducative.

Contrairement au gouvernement, je considère que l’avenir et la réussite des jeunes passent par une Ecole de qualité pour tous. L’éducation n’est pas un coût mais un investissement à long terme pour l’émancipation de l’humain.

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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 10:43

Elargir l’élite, internats d’excellence, recentrage sur les fondamentaux, autonomie accrue des établissements, accompagnement personnalisé, recrutement des enseignants sur profil…

Les réponses de Luc Chatel à la situation de grande difficulté scolaire d’une partie de la jeunesse sont hors sujet.

Ce ministre de la République semble renoncer à un des fondements de l’école républicaine : le principe d’égalité et de qualité de l’éducation pour tous.

Ce principe serait gravement remis en cause si, comme semble le considérer le gouvernement, il fallait adapter le niveau de l’enseignement et de la connaissance en fonction de catégories d’élèves, d’établissements, de territoires, pour soigner les maux du système éducatif.

En agissant de cette manière, on priverait inévitablement un grand nombre de jeunes – et en premier lieu ceux issus des milieux populaires - de l’ambition de la réussite.

Si la France se trouve mal placée dans le classement de l’étude internationale Pisa – mais quelle légitimité peut-on lui donner ? – c’est avant tout parce que son école est la cible, depuis plusieurs années, du même processus que beaucoup d’autres activités humaines fondamentales à notre épanouissement : celui de la marchandisation et du formatage au système économique et financier dominant.

A ces réponses, opposons la mixité scolaire à tous les niveaux, dans le cadre d’une grande ambition éducative pour tous.

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