Une nouvelle fois, le Premier ministre a décidé de mépriser la représentation nationale en dégainant l’arme anti-démocratique, l’article 49.3. Une nouvelle fois, le débat contradictoire et bafoué et la volonté populaire piétinée. A double titre. D’abord, parce que la loi Macron est en totale contradiction avec les engagements en faveur desquels se sont prononcés les électeurs de François Hollande et de sa majorité parlementaire. Ensuite, parce que cette attitude ne fait que renforcer la crise démocratique qui éloigne chaque jour nos concitoyens de la politique.

Pour Manuel Valls, la loi Macron est « un texte de progrès, un texte moderne, parce qu’il donne un coup de jeune à notre économie ». Le progrès, la modernité et la jeunesse signifient donc pour ce gouvernement, la déréglementation du travail, la régression sociale, la soumission au monde de la finance et au patronat, la libéralisation des transports avec des conséquences directes sur la sécurité des personnes et la transition écologique…

Sans surprise, le président du Medef est ravi. C’est dire si cette loi va dans le sens du progrès social.

Au fil des mesures, le couple Valls-Hollande, soutenu par un PS godillot, amène le pays dans le mur, réussissant le double exploit de l’inefficacité économique et de l’injustice sociale. Pourtant, nombreuses sont les voix dans le parti gouvernemental et chez les écologistes qui s’élèvent – encore trop timidement certes – pour exiger une réorientation des politiques. C’est cette nouvelle gauche qu’il nous est impératif de construire et de rendre majoritaire en fédérant l’ensemble des forces disponibles autour d’un projet clair, en rupture avec les recettes de l’échec et du déclin.

Cette ambition devra reposer sur une dynamique citoyenne ou ne sera pas. Le dernier scrutin avant 2017, les élections régionales de décembre prochain, nous donne l’occasion de s’y essayer.

Jean-Marc Coppola