Les perquisitions effectuées ce mardi après-midi à la mairie de Béziers par les enquêteurs du SRPJ de Montpellier ont été infructueuses. C’était presque prévisible, s’il y a eu comptage, c’est probablement un fichage sauvage sans preuves, tout aussi insupportable mais plus difficilement condamnable judiciairement ou juridiquement !
Désormais, Robert Menard ne parle plus de 64,9 % d’ enfants musulmans mais de 2/3 d’enfants issus de l’immigration dans les écoles de Béziers, des évolutions de langage qui ne remettent nullement en cause sa volonté de classer des enfants en fonction de leurs origine vraie ou supposée ou de les assimiler à une religion en raison de leur prénom. Un fichage illégal particulièrement dangereux qui contribue à créer des frontières internes entre les citoyens !
En même temps, il n’est pas interdit de penser que les chiffres élevés de Menard soient faux, il pourrait s’agir d’une énième tentative de coup médiatique pour alimenter la théorie identitaire du grand remplacement de Renaud Camus ou d’Eric Zemmour.( Théorie selon laquelle les "minorités visibles" finiront par devenir majoritaires). Menard ne voyait-il pas, il y a peu, 80 % de femmes voilées dans sa commune ?
Vrai ou faux, c'est l'école publique elle-même qu'on stigmatise: école de pauvres, d'immigrés, de musulmans, et que de facto on encourage à quitter au profit de l'école privée.
Depuis un an, Robert Menard s’est spécialisé dans les provocations et les dérapages, pour la plupart, parfaitement contrôlés : sécurité, immigration, identité nationale, stigmatisation systématique des arabo-musulmans. Tous les poncifs d’extrême droite sont travaillés grâce à une stratégie de communication au service de la conquête culturelle de l’opinion.
Malgré le tollé national et le scandale provoqué par ses propos, Robert Menard réussit à mettre au cœur du débat une vision ethnique de la société contraire aux valeurs de la république.
La centralité toujours plus grande du FN et de ses élus dans le débat médiatique est devenue insupportable, nauséabonde mais malheureusement trop souvent instrumentalisée à des fins de recomposition politique.
Pendant que tous les médias sont braqués sur Béziers, on ne parle pas du sénat qui vient de mettre fin au caractère exceptionnel du travail dominical et d’inventer le travail de soirée de 21 heures à minuit.
On en oublie qu’il arrive, aussi, à Manuel Valls de forcer le trait sur le terrain de l’ethnicité qui n’a, pourtant, jamais été celui de la gauche que ce soit sur les politiques de peuplement dans les ghettos, les roms qui n’ont pas vocation à rester en France, le manque de blancs dans la commune où il a été maire….ou encore ses propos douteux sur l’islamo-fachisme.
Ce qui fait dire au PCF que les condamnations moralisatrices si nécessaires soient elles ne remplaceront pas l’indispensable contre-offensive idéologique et l’urgence de construire une alternative solidaire, citoyenne et écologique au sein de laquelle nous mettons la lutte contre tous les racismes et pour l’égalité des droits pour tous.
Fabienne HALOUI
